Les commerçants mis en boîte.

La crainte d'une stérilisation du commerce local, m'a poussé, avec un ami photographe Vivien Taconnet, à aller rencontrer "ces rescapés de la commercialisation de masse" .

Nous avons tirés le portrait d'une quarantaine de commerçants et surtout artisans Bernayens (département de l'Eure 27). Des portraits doubles : les commerçants dans leur environnement, leur boutique, et les mêmes offrant une grimace à l'objectif (pour voir les grimaces cliquer sur les photos). Une première classique et une seconde humanisant le professionnel. Leur demander de faire une grimace était, pour nous, le moyen d'offrir un aspect de leur personnalité qui les sortait du rôle social qu'ils occupaient, les faire découvrir d'une manière différente à leurs clients et proches. Ils étaient étonnés et septiques puis ils ont joué le jeu au-delà de ce qu'on attendait.

Au-delà d'une prise de vue, en noir et blanc, nous avions la volonté d'étonner le public en proposant une exposition ironique et conceptuelle. Nous avons entretenu le suspens de l'agencement de la salle jusqu'au vernissage.
A l'ouverture des salles, la surprise a été générale. Une multitude de boîtes rouges ornait les murs. Les visiteurs "voyeurs" pouvaient découvrir leur contenu à travers des trous percés à cet effet.
Nous voulions une exposition à double photos et surtout à double sens conceptuel. 
Notre exposition ne devait pas être  un produit de consommation.

Il fallait chercher à découvrir son commerçant dans une des boîtes anonymes.
Nous voulions aussi montrer que nous étions tous des voyeurs par le fait de se précipiter pour visionner par ces petits trous notre commerçant grimaçant. 

C'est réellement un fait de société, puisque 2 ans plus tard Loft story, Star académie et autres jeux de voyeurisme voyaient le jour.

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